Investissements et infrastructures : le Maroc se prépare pour la Coupe du Monde 2030

Ecrit par

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Boris Martor

Partner
France

Associé responsable de notre groupe Finance en France et co-gérant de notre bureau de Casablanca, je conseille des fonds d'investissements, des banques, des sponsors et des entités publiques sur la structuration, l'attribution et le financement de projets dans les secteurs energie, infrastructure et automotive en Europe et en Afrique.

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Edward Noakes

Conseil Juridique
Maroc

Basé à Casablanca, membre du groupe Corporate Commercial dédié à la région MENA et à l'Afrique subsaharienne, j'accompagne les entreprises marocaines et internationales dans leurs opérations de développement ainsi que dans leurs opérations courantes.

À l’horizon 2030, les besoins d’investissement liés à l’événement la Coupe du Monde sont estimés à plus de 50 milliards de dirhams, répartis entre infrastructures sportives, transport, accueil hôtelier et urbanisme. Cela comprend notamment la construction de nouveaux stades et centres d’entraînement, la modernisation des installations existantes, l’amélioration des services de transport et le développement des capacités d’accueil hôtelières.

Dans le cadre de ces préparatifs d’envergure, une réunion s’est tenue entre les autorités budgétaires nationales et la Banque mondiale pour renforcer la coopération financière bilatérale et notamment les modalités d’accompagnement financier des projets structurants liés à l’événement.

Les ressources allouées à ce projet ont été réparties en fonction des différentes options de financement disponibles. En effet, l’approche de financement adoptée par les autorités marocaines repose sur un mix équilibré entre ressources budgétaires, endettement concessionnel, marché de la dette privée, et partenariats avec des institutions multilatérales.

Selon une étude réalisée par Sogécapital Gestion, filiale du groupe Société Générale Maroc, la répartition prévisionnelle des financements est la suivante :

  • 25 milliards de dirhams du budget de l'État, sont destinés à couvrir le coût total de construction des stades et centres d'entraînement sur la période 2024-2030 ;
  • 17 milliards de dirhams sont mobilisés par les entreprises publiques, à travers les SEGMA (Services de l'État Gérés de Manière Autonome), via des crédits bancaires et des emprunts sur le marché de la dette privée, pour les projets d’infrastructure et de transport ;
  • 10 milliards de dirhams provenant de prêts concessionnels extérieurs et de dons ou aides bilatérales, destinés à couvrir les autres coûts liés à l’organisation de l’événement.

En ce sens, le Royaume du Maroc a émis le 26 mars 2025, un emprunt obligataire de 2 milliards d’euros sur le marché financier international, dont une partie des fonds sera mobilisée pour financer le projet de la Coupe du Monde de football 2030, coorganisée avec l’Espagne et le Portugal.  Au-delà du volet financier, l'organisation de cet événement s'inscrit dans une stratégie globale de dynamisation du développement régional et de modernisation des infrastructures du pays.

En effet, des investissements sont anticipés dans plusieurs secteurs clés : 

Dans le secteur hôtelier, plus de 150 nouveaux hôtels devraient être construits d’ici 2030. Les institutions financières ont prévu des programmes de financement dédiés pour répondre aux besoins spécifiques des acteurs hôteliers. 

En matière d’aménagement du territoire, le Maroc a lancé un appel d’offres international pour l’élaboration d’un plan de développement des grands systèmes de transport, incluant notamment le renforcement du réseau routier et des infrastructures de mobilité. 

Dans le domaine ferroviaire, des appels d’offres ont été lancés pour :

  • la livraison de 168 trains (grande vitesse, régionaux, urbains et interurbains),
  • le prolongement de la ligne à grande vitesse Kénitra–Tanger jusqu'à Marrakech. 

Dans le domaine aéroportuaire, l'ONDA (l’Office national des aéroports) a lancé la construction du nouveau terminal de l'aéroport Mohammed V de Casablanca. Ce terminal est au cœur de la stratégie « Aéroports 2030 », qui vise à moderniser et transformer les infrastructures aéroportuaires du Maroc.  

Ces projets ambitieux ont d’ores et déjà suscité un vif intérêt de la part des investisseurs internationaux, attirés par les opportunités offertes par la dynamique de transformation engagée par le Royaume à l’horizon 2030. Plusieurs délégations d’entreprises étrangères se sont rendues au Maroc pour rencontrer les acteurs institutionnels et explorer les possibilités de partenariat. 

Porté par cette dynamique, le Royaume du Maroc affirme sa volonté de devenir un acteur régional incontournable, à l'intersection du sport, de l'économie et de l'innovation à l’horizon 2030.

 

Article écrit avec la collaboration de Dina Laraki

 

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